Sécurité locale: polices territoriales, polices municipales, gardes champêtres, ASVP et autres sujets
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Loppsi 2 : le Sénat fait sa rentrée sur le thème brûlant de la sécurité
La Gazette des Communes et l'AFP - 06/09/2010 le 07/09/2010, 05 05 21 (UTC)
 En pleine polémique magistrats-police sur la libération d'un braqueur présumé, le Sénat entame le 7 septembre l'examen du projet de loi sur la sécurité, dit Loppsi 2, qui s'annonce mouvementé après la remise cet été par Nicolas Sarkozy du thème sécuritaire au coeur du débat politique.

Le projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), qui fixe les grandes orientations des forces de l’ordre pour cinq ans (2009-2013), a déjà été adopté le 16 février en première lecture par l’Assemblée nationale.
Le gouvernement entend durcir ce texte qui met principalement l’accent sur les moyens techniques à la disposition des forces de l’ordre, en y intégrant sous forme d’amendements les nouvelles mesures sécuritaires annoncées par le président à Grenoble le 30 juillet.

Le ministre de l’Intérieur défendra d’abord sa politique devant le groupe UMP mardi 7 au matin. Le sénateur UMP et ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a dénoncé cet été « une dérive droitière » du parti sur la sécurité.
L’UMP, qui n’a pas la majorité absolue au Sénat, devra également compter avec des alliés centristes rétifs. Le président centriste de la commission des Finances, Jean Arthuis, a averti qu’il ne voterait pas les amendements « qui viennent ajouter à l’arsenal sécuritaire ». Le président de l’Union centriste, Nicolas About, a affirmé que le groupe était « très réservé ».

La gauche annonce une opposition ferme à un « texte de circonstance » et « dangereux ». Plus de 400 amendements ont été déposés dont près de 300 de l’opposition.
« La nature du texte a changé pendant l’été, avec les déclarations incendiaires du président, aujourd’hui on veut en faire une sorte d’étendard sécuritaire, c’est un gouvernement à bout de souffle qui veut montrer ses miches », a déclaré le chef de file PS sur ce texte, Alain Anziani.
Pour le groupe communiste et du Parti de gauche (CRC-SPG), Nicolas Sarkozy « manipule les questions de sécurité » et veut « détourner l’attention » portée sur ses « mesures antisociales ». Au même moment, les députés entameront mardi l’examen de la réforme des retraites.

La gauche défendra en outre deux motions de procédures visant à s’opposer à la Loppsi.
Le texte voté par les députés comprend un large éventail de mesures allant du terrorisme à la délinquance routière, en passant par la lutte contre la cybercriminalité. Il prévoit un recours accru à la vidéosurveillance, avec la multiplication par trois du nombre de caméras (actuellement 20.000).
Le préfet pourra en imposer l’installation aux communes dans certains cas. Autre volet conséquent : internet avec la création d’un délit d’usurpation d’identité, le filtrage des sites confié à l’autorité administrative et l’autorisation de mouchards informatiques.
Le projet prévoit une autre mesure très controversée : l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de treize ans non accompagnés entre 23H00 et 06H00.
 

Loi Loppsi 2 : le gouvernement a déposé ses amendements au Sénat
AFP et La Gazette des Communes - 03/09/2010 le 05/09/2010, 08 08 20 (UTC)
 Le gouvernement a déposé le 2 septembre 2010 au Sénat 26 amendements traduisant les mesures sécuritaires annoncées par Nicolas Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010, dans le cadre du projet de loi sur la sécurité intérieure (dit Loppsi 2) dont la discussion démarre le 7 septembre 2010.

Les meurtres de policiers, gendarmes, gardiens de prison, magistrats ou tout autre dépositaire de l’autorité publique seront punis plus sévèrement. Ils seront passibles d’une « période de sûreté de trente ans ou d’une peine perpétuelle incompressible », peines jusqu’à présent réservées lorsque la victime est un mineur et qu’il y a eu viol, torture ou acte de barbarie.

Autre nouveauté, le dispositif des peines plancher instauré par la loi du 10 août 2007 pour la récidive « est étendu aux violences aggravées ». La peine d’emprisonnement ne pourra pas être inférieure, stipule un amendement, « à six mois si le délit est puni de trois ans d’emprisonnement », « un an, si le délit est puni de cinq ans d’emprisonnement », « 18 mois si le délit est puni de sept ans d’emprisonnement », « 2 ans si le délit est puni de 10 ans d’emprisonnement ». Les peines seront donc quasiment automatiques pour les auteurs de violences graves, commises en réunion ou avec une arme, y compris par destination, comme le jet d’une pierre. Brice Hortefeux (Intérieur) avait détaillé certaines de ces mesures au commissariat de Colombes (Hauts-de-Seine), après que trois policiers ont été agressés et l’un blessé à Gennevilliers à coups de pavés par une quarantaine de personnes.

Le régime de « surveillance judiciaire » qui comporte notamment la possibilité du port du bracelet électronique est étendu à toute personne condamnée en état de récidive à une peine d’emprisonnement supérieure ou égale à 5 ans.
Le bracelet pourra également être ordonné par l’autorité administrative à l’encontre d’étrangers assignés à résidence et faisant l’objet d’une peine d’interdiction du territoire ou d’une mesure d’expulsion en raison d’activités à caractère terroriste.

Un autre amendement rend les étrangers qui dérogent aux obligations de présentation périodique à la police dans l’attente d’une mesure d’éloignement passibles d’un an de prison. Le non respect de l’assignation à résidence est déjà passible pour les étrangers de trois ans de prison.

Les squatts sont aussi visés. Un amendement prévoit d’étendre le « dispositif d’évacuation d’office » prévu en cas d’occupation « illicite par des campements présentant de graves risques pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique » « non seulement aux différents types de terrains extérieurs mais aussi aux sites bâtis ».

Un long amendement prévoit la création d’un « conseil national des activités privées de sécurité ». Le projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI) a déjà été adopté en première lecture le 16 février à l’Assemblée nationale. Il fixe les grandes orientations stratégiques de la politique de sécurité intérieure.

La commission des Lois du Sénat doit examiner le 7 septembre 2010 ces amendements avant la discussion en séance prévue le même jour à 16h.
 

Sécurité : le maire est le vrai patron
Sébastian Roche - La Lettre du Cadre Territorial - 01/09/2010 le 01/09/2010, 06 06 05 (UTC)
 Faut-il sanctionner les maires « coupables » de mauvais résultats en matière de sécurité publique. La polémique lancée cet été par Christian Estrosi souligne le paradoxe : à des maires qui ont considérablement augmenté leurs pouvoirs et leurs moyens en matière de police municipale, l'État n'a pas procédé à la mise à jour juridique indispensable aux résultats qu'il demande désormais aux maires. Quand l'État assumera-t-il l'irréversible localisation de la sécurité publique ?

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À l'heure où le pouvoir, confronté à des résultats ambigus en matière de sécurité publique, en vient à demander des résultats aux maires, un constat s'impose : l'exercice de la police des villes s'est considérablement transformé. Les maires ont pris une place grandissante, les polices locales sont revenues en odeur de sainteté, leurs pouvoirs ont augmenté... Si cette montée en puissance s'est faite en grande partie sur le manque de moyens financiers de l'État. Le maire est un patron pour la sécurité locale, il n'y a pas de retour en arrière possible, reste à savoir quand l'État lui consentira les pouvoirs juridiques qui vont avec ce nouveau rôle.

Une double montée en puissance

Les observateurs attentifs auront donc noté la double montée en puissance du maire dans les politiques locales de sécurité et d'un de ses outils, les polices municipales. Les maires ont grandement contribué à la rénovation des politiques de sécurité au plan national et local.
C'est un élu local, Gilbert Bonnemaison, qui a dirigé la commission du même nom, qui proposait, il y a plus de 25 ans déjà, de prendre au sérieux la dégradation de la sécurité des particuliers, afin de rééquilibrer les priorités et la prééminence donnée à la gestion de l'ordre public et la sécurité de l'État. Il préconisait une politique équilibrée suivant un slogan resté fameux et d'actualité : « Prévention, Répression, Solidarité ». Les ­premiers conseils communaux de prévention de la délinquance (CCPD) allaient être établis dans la foulée, coprésidés par le maire et le préfet ; à cette époque c'était une petite révolution. À la même période, d'autres élus locaux, et notamment des élus du Sud-Est, comme le maire de Nice, avaient déjà entamé le développement de leurs forces de police.
Depuis cette époque, le rôle des maires a continué à prendre de l'ampleur et leurs polices se sont étoffées. Les maires établissent et président les petits enfants des CCPD, les CLSPD. Ils se sont fait conseiller par d'anciens commissaires de police et colonels de gendarmerie, ont établi des services dédiés à la sécurité, ici des services de « prévention et sécurité » lorsqu'ils ont souhaité les intégrer tous sous un responsable unique, ou là plusieurs services (prévention, police, vidéosurveillance). Mais partout, les organigrammes municipaux ont été refondus. Les coûts se sont élevés, à la fois parce qu'il a fallu recruter plus d'agents, mais aussi les équiper et les payer mieux.
La police municipale compte plus d'agents. Ils sont aujourd'hui environ 20 000 contre 5 600 en 1983, soit une multiplication par 3,5 en 25 ans quand les forces nationales ont progressé de 15 % (même si elles restent très majoritaires). Et, tandis que leur était reconnu le statut d'adjoint de police judiciaire, ils ont obtenu de plus en plus de pouvoirs en matière de police de la route, de relevé, puis contrôle d'identité et dernièrement d'enquête. Les policiers municipaux participent même au service d'ordre de grands événements comme le Tour de France. Enfin, les élus locaux ont voulu pouvoir créer des formes de polices locales qui traversent différentes communes pour partager un certain nombre de coûts et se coordonner. Les juristes ont trouvé les solutions.

Les raisons d'une relocalisation

Pourquoi assiste-t-on à une relocalisation de la sécurité ? Il y a des raisons structurelles appelées à durer. La première est liée à la décentralisation. En renforçant différentes fonctions des élus locaux, on conforte leur rôle de premier interlocuteur de la population. Si le maire est en charge des maternelles, comment peut-il se tenir à l'écart des questions de la violence à l'école ? Le maire devient le responsable de la commune, dans toutes ses dimensions. Et, la sécurité les affecte toutes : logement, transport, école, commerces etc. Les fonctions limitées de coordination de la prévention dans le cadre des CLSPD ou de la « loi de prévention de la délinquance » de 2007 confiées au maire prennent leur sens dans ce cadre politique. C'est bien cette centralité du maire qui impose le développement de son action en matière de sécurité. Le débat s'est donc significativement déplacé : aujourd'hui, on ne se dispute plus sur le fait de savoir s'il faut une police municipale ou non, mais sur le niveau de son armement. La droite veut des armes à feu et des pistolets électriques, les Écologistes veulent désarmer les agents. Le Parti socialiste hésite.
La seconde raison est liée au fait que les forces de police sont largement nationales, et au final guère à l'écoute des usagers locaux. L'agenda du ministre de l'Intérieur est lié aux objectifs du président ou Premier ministre (suivant qu'on est en période de cohabitation ou non), qui est lui-même tendu vers des échéances politiques nationales. La police et la gendarmerie nationales rendent compte au préfet (qui représente le pouvoir central), qui rend compte à sa hiérarchie à Paris, laquelle ne rend pas compte aux usagers. Il y a un vide politique et administratif entre les usagers et les forces nationales. Que le commissaire déplaise à la population ne l'empêchera pas d'avoir une promotion. Mais qu'il déplaise au ministre ou au président...
La même chose est vraie pour le préfet. Il n'existe en France aucune forme institutionnalisée de consultation de la population sur les questions de sécurité qui engagent les forces d'État, ni au niveau central, ni au niveau local. Le passage météoritique des ministres dans les villes et banlieues ne compense pas ce manque. Les nouvelles polices d'agglomération n'y changeront rien, comme on le voit avec le cas de Paris, le plus avancé : il fait du préfet de police le patron du grand Paris, déconnectant plus encore le directeur départemental de la sécurité publique de ses « partenaires » issus du département ou des municipalités. Dans ce contexte, on comprend aisément la supériorité de la police municipale : l'usager peut parler à son maire, et le maire doit penser « local » pour être réélu.

La sécurité publique n'est pas une priorité

Une troisième raison tient au poids des corporations. Les policiers municipaux sont nombreux. Lorsqu'il n'y a que deux agents, le fait qu'ils se mettent en grève est d'une importance relative. Lorsqu'ils sont vingt, il faut appeler « leurs collègues » de la police nationale pour les évacuer du bureau du maire. Plus ils occupent de fonctions, plus leurs revendications seront difficiles à ­contenir. Y compris celles qui tiennent aux effectifs nécessaires pour remplir leurs missions. La même logique est vraie avec les services de vidéosurveillance : si les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances, c'est qu'il faut augmenter leur taille. L'ascendant de ces chefs de services sur leurs élus est proportionnel à l'ampleur des services eux-mêmes. Un chef de service décide rarement que son équipe doit être dissoute.
Une quatrième raison doit être ajoutée. Regardons les choses de haut. L'État central s'intéresse aux renseignements (il a réformé cette police), aux groupes d'intervention qu'il a dotés en moyens et en effectifs (et ils vont être sous peu réformés) et au maintien de l'ordre ainsi qu'à la protection de la capitale (qui est riche en policiers) contre une invasion venue des banlieues. La sécurité publique n'est clairement pas une priorité. Aucune doctrine d'État, mais des slogans
politiques (« la répression est la meilleure des préventions »), aucune vision d'État mais des petits pas en avant et en arrière (par exemple avec les Uteq). Or, c'est de cette sécurité que le maire est comptable devant les citoyens.

Le poids des contraintes budgétaires

Une dernière raison plus récente, pèse de tout son poids : les contraintes budgétaires. Alors que le fait de valoriser la police municipale était un trait de l'opposition, et qu'une fois aux affaires l'ex-opposition revenait sur le sentier bien battu de « la sécurité est la responsabilité de l'État », la crise durable des finances publiques amène à penser à l'envers.

Les effectifs de police nationale (très abondants en France, et surabondants en maintien de l'ordre) vont diminuer. La police d'État, bien mieux équipée qu'avant les plans de modernisation du milieu des années quatre-vingt (réalisés sous la houlette de Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur de François Mitterrand), bien formée et bien payée, coûte très cher. Trop cher, nous fait comprendre le ministère des Finances. C'est la rançon de la générosité des gouvernements vis-à-vis des syndicats dans la cogestion du secteur. La recherche des ­partenariats publics-privés (pour ne pas dire plus) et la reconnaissance du rôle désormais essentiel des policiers municipaux en découlent.
Les vilains petits canards d'hier, suspectés d'être les gardes prétoriens de seigneurs féodaux, sont aujourd'hui de beaux cygnes blancs, dans les yeux du ministre de l'Intérieur et même de syndicats de police nationale. Il n'est plus tabou de penser à les armer comme les « vrais » policiers. L'État a, de surcroît, besoin de l'argent des maires pour financer le fonctionnement de la vidéosurveillance. N'est-ce pas le bon moment pour doper les pouvoirs des policiers du maire ? Dans notre système décentralisé et à la fois sous tutelle centrale, le gouvernement a décidé avec la LOPSI 2, contre l'avis rendu le 4 mars 2010, d'étendre les compétences judiciaires des policiers municipaux. Les maires deviennent ainsi les patrons de services qui faisaient de la police administrative mais qui demain feront de plus en plus de la police judiciaire.

Quel rôle demain pour les municipaux ?

On comprend le chemin parcouru en 30 ans. La France est toujours un pays centralisé. Et les forces de police restent essentiellement nationales. Mais, les marges de manœuvre sont locales. Particulièrement dans les grandes villes, les élus sont incontournables dans la gestion de la sécurité : par la légitimité qu'ils détiennent, par les outils techniques qu'ils ont construits et payés (et notamment la vidéosurveillance), et par la marge de progression existant dans leurs services si l'on se focalise sur la police d'investigation (qui va notamment leur permettre d'exploiter leurs outils techniques).

Pas de retour en arrière possible

La rhétorique suivant laquelle la sécurité est une mission de l'État est dans un cul-de-sac politique, administratif et budgétaire. Selon moi, il n'y a pas de retour en arrière à moyen terme si l'on entend par là environ une décennie. Le fait que les élus locaux PS et écologistes critiquent la politique du gouvernement au motif que l'État ne remplit pas ses devoirs ou confond les deux polices n'a pas d'efficacité politique nationale. Or, dans un système centralisé, la politique est nationale, y compris celle qui vise à donner plus ou moins de pouvoirs aux maires. Ces partis ne bénéficient pas de la chute de la popularité du président et n'ont pas de proposition alternative forte sur les questions de sécurité. Même s'ils arrivaient au pouvoir en 2012, partiraient-ils en guerre pour déshabiller les élus locaux et leurs policiers ? À droite, les élus locaux champions des effectifs de police municipaux comme Christian Estrosi ou de la vidéosurveillance s'accommodent très bien de la situation.
Après tout, est-ce si dramatique ? Si la police municipale est bien formée, bien entraînée et bien contrôlée, tous terrains sur lesquels, il est vrai, des progrès doivent être réalisés, pourquoi ne pourrait-elle remplir différentes missions de police ? Grâce à la crise des finances publiques, la France est sur le point de réussir à rapprocher d'une part une police qui fait de la prévention et de l'investigation de proximité et, d'autre part, la population, sous la houlette du maire. Cette police a un nom. Avec ces dernières réformes, Nicolas Sarkozy aura finalement réussi, sans le savoir, à relancer la police de proximité.

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Témoignage: Bernard Reynès, député UMP, maire de Châteaurenard (13)

« La répression est nécessaire, pas suffisante »

« En matière de sécurité, il est très simple de se dédouaner de sa responsabilité de maire sur celle de l'État. Le maire a aussi un rôle à jouer, la loi de mars 2007 a défini le périmètre de son action. Il y a deux volets dans la prévention de la délinquance. Celui de la répression et celui de la prévention, qui m'intéresse plus particulièrement. La jeunesse sera l'un des enjeux majeurs des prochaines années. Comment préparer les jeunes à être de vrais citoyens ? Le maire doit agir le plus en amont possible pour éviter la désocialisation et la délinquance. La répression est nécessaire mais pas suffisante. Quand on conventionne avec le maire, la justice et la police, une transaction de réparation, qui peut prendre la forme d'une amende de 1 330 euros au maximum ou de 30 heures de travaux d'intérêt général, nous sommes dans l'exemplarité pédagogique. La loi de mars 2007 sur la prévention de la délinquance était jugée difficilement applicable, à juste titre, par de nombreux maires. Ce n'est plus le cas : dans les Bouches-du-Rhône, des maires de droite comme de gauche se sont réunis en collectif pour détricoter la loi et la rendre moins incertaine juridiquement. François Fillon m'a nommé député en mission pour exposer à tous les maires cette nouvelle boîte à outils ».

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Témoignage: Pascal Buchet, maire (PS) de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine)

« Les maires ont besoin de plus d'effectifs policiers »

« Contrairement à ce qu'affirme le Gouvernement pour tenter de masquer son échec en matière de sécurité, tous les maires agissent pour assurer la sécurité de leurs administrés. Mais le droit à la sécurité doit rester une mission régalienne de l'Etat. Comment pourrait-on accepter le transfert d'une mission aussi fondamentale au risque d'accroître les inégalités territoriales et des drames liés à la confusion entre polices municipale et nationale ?
Les maires sont les mieux placés pour identifier les problèmes, mais nous continuons à déplorer la diminution des effectifs de police et la suppression de la police de proximité.
Le travail de tous les acteurs de prévention doit également être soutenu. Dans les Hauts-de-Seine, nous comptons à peine 150 éducateurs de rue pour plus de 1,4 million d'habitants !
À la proximité de terrain qui permettait de prévenir les délits a succédé une politique d'intervention brutale. L'inefficacité de la politique gouvernementale en matière de sécurité est la résultante de choix idéologiques visant la suppression d'emplois dans la police, l'Éducation nationale ou les hôpitaux. Le Gouvernement osera-t-il accuser les maires si les enfants sont mal éduqués ou si les habitants sont mal soignés ? »
 

Pas de fusil de chasse pour les garde champêtres
Lalettreducadre.fr - 31/08/2010 le 01/09/2010, 05 05 57 (UTC)
 L'élimination physique des animaux en divagation, blessés ou en état d'agonie n'est pas une attribution relevant des compétences des gardes champêtres. Ces derniers, agents de police judiciaires adjoints, agréés par le procureur de la République et assermentés, détiennent pour l'essentiel des prérogatives de constat par procès-verbal d'infractions de nature contraventionnelle prévues notamment par le code de la route ou par d'autres codes techniques, ou d'infractions aux arrêtés de police du maire, dès lors que leur constat ne comporte pas d'actes d'enquête et ne concerne pas des atteintes à l'intégrité des personnes.

Un pouvoir de verbalisation est seulement ouvert aux gardes champêtres par l'article R. 15-33-29-3 du code de procédure pénale face à des divagations d'animaux dangereux, des excitations d'animaux dangereux ou des atteintes volontaires ou involontaires à animal et mauvais traitement. Ni le code de procédure pénale ni le code général des collectivités territoriales, qui fixe la compétence des gardes champêtres dans son article L. 2213-18, ne leur confèrent d'autres prérogatives qui pourraient justifier le recours à une arme de chasse. JO AN 24/08/2010 page : 9344
 

Le maire de Leers réclame plus de policiers
Virginie Demange et Jean-Marie Barféty - 31/08/2010 - France 3 Info Lille Métropole le 31/08/2010, 15 03 08 (UTC)
 Le maire de Leers s'insurge contre la fermeture, dans sa commune, du bureau de police nationale le 30 octobre prochain.

a décision a été prise fin juillet. Comme à Lannoy, Wattrelos, Saint-André, Marquette, et Wambrechies, le poste de police de Leers sera supprimé le 30 octobre. De quoi attiser la colère du maire, qui veut se battre pour le conserver et faciliter les tâches administratives des habitants.

Le maire affirme même craindre pour la sécurité de ses administrés, d'autant qu'en avril dernier, lors d'un référendum, ceux-ci avaient répondu non à 90% à la création d'une police municipale.

Une patrouille tous les jours plutôt qu'une permanence de temps en temps. Malgré tout, le maire de Leers entend se battre pour conserver un poste. Il voudrait rallier d'autres maires à sa cause le 10 septembre, lors de la prochaine réunion intercommunale du comité de sécurité et de prévention de la délinquance. Peine perdue, a priori, cette décision serait irrévocable.
 

En plein débat sécuritaire, les policiers se plaignent d'effectifs en baisse
Rémy BELLON - AFP - 29/08/2010 le 30/08/2010, 09 09 27 (UTC)
 En plein débat sécuritaire relancé par le gouvernement, le premier syndicat de police dénonce à nouveau la baisse des effectifs et prévient que le "mécontentement gronde" dans ses rangs, au moment où les policiers sont la cible de violences dans des quartiers difficiles.

Entre 2004 et 2012, quelque 10.000 postes auront été supprimés dans la police, ont dit à l'AFP des sources syndicales policières.

Nicolas Comte, secrétaire général d'Unité police SGP-FO (premier syndicat de gardiens de la paix) estime dimanche dans Le Parisien qu'avec la Révision générale des Politiques publiques "nos effectifs théoriques seront de 100.384 policiers (gardiens de la paix) en 2012", soit 4.000 de moins que cette année.

"Cela pose un problème de présence sur le terrain", fait-il valoir, en soulignant les contradictions du "discours politique" sur la sécurité et les "moyens" mis à disposition.

"Le mécontentement gronde" dans la police, avertit-il, dénonçant une "réduction des budgets de fonctionnement" et un "désengagement de la police nationale au profit de la police municipale (ou de) sociétés de sécurité privée".

Ce n'est pas la première fois qu'Unité police SGP-FO se plaint de "diminutions d'effectifs" contre lesquelles il avait même manifesté en 2009.

Ce syndicat a déjà réclamé des "mesures concrètes" face à la "montée de la violence envers les policiers", à la suite de tirs la semaine dernière contre une Brigade anti-criminalité à Toulouse. Des violences urbaines et contre des policiers ont également éclaté récemment à Nantes, Nanterre (Hauts-de-Seine) ou dans le quartier sensible des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes (Essonne).

Tout a commencé à la mi-juillet par de graves violences urbaines à l'encontre de policiers à Grenoble après le braquage d'un casino et la mort d'un des malfaiteurs tué par la police.

Dans son désormais fameux discours de Grenoble, le 30 juillet, le président de la République avait prôné une "guerre nationale" contre les "voyous" et un énième renforcement de l'arsenal répressif contre les délinquants.

Ce discours constitue la seule "référence" en matière de politique sécuritaire du gouvernement, a rappelé M. Sarkozy, chargeant son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, de sa mise en musique, notamment avec le remplacement des Unités territoriales de quartier - symboles d'une certaine police de proximité lancées en 2008 - par des Brigades spécialisées de Terrain plus musclés.

Pour répondre à l'offensive du pouvoir, la patronne du Parti socialiste (PS), Martine Aubry, a prôné dimanche le "rétablissement de la police de quartier" et l'élaboration d'un plan sur la sécurité face "à l'échec complet" du gouvernement.

Le PS avait déjà accusé la semaine dernière M. Hortefeux de "mensonges" après qu'il eut déclaré qu'il y avait "aujourd'hui plus de policiers et de gendarmes que lorsque la gauche était au pouvoir", avançant le chiffre de "145.100 policiers contre 143.258 en 2001".

Mais au lieu de se "polariser" sur la question des effectifs policiers, Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance (deuxième syndicat de gardiens de la paix), pense qu'il "faut recentrer les policiers sur leur coeur de métier".

"Il faut repenser les missions et supprimer nos tâches indues comme le transfert ou la garde de détenus", explique-t-il à l'AFP.

Quatre groupes de travail, mis en place au printemps par le ministère de l'Intérieur, visent justement à transférer des tâches de policiers et de gendarmes à d'autres forces de sécurité.

"Le gouvernement doit s'y atteler, sinon il court à l'échec", avertit M. Delage.
 

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