Sécurité locale: polices territoriales, polices municipales, gardes champêtres, ASVP et autres sujets
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La méthode Sarkozy à l'épreuve des banlieues
Yves Clarisse - LePoint.fr - 20/04/2010 le 20/04/2010, 16 04 01 (UTC)
 De plus en plus d'élus et d'acteurs des banlieues françaises réclament le retour d'une police de proximité, le modèle créé par Nicolas Sarkozy ayant selon eux montré ses limites.

Cette idée est rejetée par le président français, qui se rend ce mardi en Seine-Saint-Denis pour y installer un préfet à poigne après les récentes violences de Tremblay-en France, où des bus ont notamment été attaqués par des bandes.

"Mais le volet répression a atteint ses limites", met en garde Yannick Danio, porte-parole du syndicat SGP-Unité police.

Des élus critiquent aussi une police axée sur la répression, désertant les quartiers où l'on a besoin d'eux et se terrant dans leurs locaux ou leurs véhicules.

Ils évoquent des commissariats transformés en bunkers, d'autres insalubres ou encore des antennes de police vides.

Et beaucoup reprochent à Brice Hortefeux d'avoir définitivement enterré la police de proximité que Michèle Alliot-Marie, son prédécesseur au ministère de l'Intérieur, avait tenté de rétablir discrètement.

Le ministre de l'Intérieur reste en cela fidèle à Nicolas Sarkozy qui, face à la persistance des violences, promet de multiplier les opérations coup-de-poing et de développer la vidéoprotection et les polices municipales.

"Nicolas Sarkozy, c'est plus de technologie et moins de présence humaine", déplore Michel Bourgain, maire écologiste de l'Ile-Saint-Denis en évoquant la baisse des effectifs décidée par le gouvernement.

Partagés sur la question, les syndicats de police se demandent si le moment est vraiment venu de rétablir une "police à pied", proche de la population, dans des zones qualifiées par les fonctionnaires de "cités coupe-gorge".

"AU CASSE-PIPE""

"Le mot police de proximité n'est pas un gros mot", dit Loïc Lecouplier, responsable du syndicat Alliance dans le département, rappelant que le concept a été créé par un ministre de droite, Charles Pasqua, avant d'être développé par le socialiste Jean-Pierre Chevènement.

Mais aujourd'hui, dit-il à Reuters, il "serait suicidaire de réintroduire la police de proximité avec peu de moyens, ce serait envoyer nos collègues au casse-pipe."

A en croire Brice Hortefeux, 500 bandes, "soit 5.000 individus" en France, suffisent à entretenir un climat de tension permanente dans les cités.

Les policiers affirment tous qu'un grand nombre de cités sensibles sont aux mains de petits caïds qui font régner une loi de la jungle, qui pourrissent la vie des habitants et accessoirement des forces de l'ordre. Les exemples de provocations, insultes et menaces abondent.

Pourtant, au sein de la société civile, de nombreuses voix s'élèvent pour critiquer le comportement de policiers soumis à la "politique du chiffre", multipliant les gardes à vue et stigmatisant les jeunes.

LE PLAN BANLIEUES CRITIQUÉ

Au point que le ministre de l'Intérieur a dû organiser l'an dernier, en plein mois d'août, une table ronde pour tenter de recréer un lien entre la police et la jeunesse.

"La police agit en réaction, elle dépêche les CRS en bas des tours, en cas de problème, mais elle ne connait plus la population", observait récemment Daniel Goldberg, député PS de la Courneuve, une cité difficile, dans l'hebdomadaire Marianne.

La seule police de proximité semble être la police municipale, quand il y en a une. Une situation que désapprouvent la plupart des syndicats de police.

"On ne peut pas envisager, comme c'est aujourd'hui prévu, que demain la sécurité publique soit aux mains des polices municipales", assure Yannick Danio, de SGP-Unité police.

Un officier de police qui a requis l'anonymat insiste sur le manque de moyens là où il y en aurait le plus besoin.

"Trouvez-vous normal qu'il y ait autant d'effectifs dans la paisible ville de Boulogne qu'à Epinay-sur-Seine ?", demande-t-il.

Depuis les émeutes de 2005, qui ont placé le problème des banlieues au premier plan, "on n'a pas vu beaucoup de changements", ajoute-t-il.

Des sociologues considèrent de leur côté que la question première est bien celle de la stratégie gouvernementale, qui peut être difficilement dissociée de la politique de la Ville. Or, le plan promis par Nicolas Sarkozy en faveur des quartiers défavorisés en 2007 semble avoir accouché d'une souris.
 

Une étude révèle l’insuffisance des effectifs de police et de gendarmerie sur le terrain
Hervé Jouanneau - La Gazette des Communes - 16/04/2010 le 20/04/2010, 12 12 59 (UTC)
 Selon une étude des criminologues Alain Bauer et Christophe Soullez, le poids des « charges indues » pèse lourdement sur les missions de sécurité publique.

Stagnation des effectifs policiers et gendarmes, augmentation des charges judiciaires, moindre présence sur le terrain. Tel est, en substance, le constat dressé par une étude réalisée par Alain Bauer, professeur de criminologie au Cnam et Christophe Soullez, criminologue, et publiée en exclusivité sur le site web de la Gazette.

Véritable état des lieux statistique des effectifs policiers réellement présents sur le terrain, l’étude, intitulée « Où sont les policiers et les gendarmes ? », n’est pas la première du genre. Déjà, en 1999, dans nos pages, le même Alain Bauer soulevait la polémique en révélant, chiffres à l’appui, le faible nombre de policiers nationaux affectés sur la voie publique. Il estimait notamment à « environ 5 000 agents disponibles » le nombre de fonctionnaires déployés sur le terrain « à un moment donné de la journée ».

Dix ans après, qu’en est-il ? Les nombreuses réformes de la décennie écoulée, comme la création éphémère d’une police de proximité en 1999, l’instauration de communautés de brigades en 2003 ou encore, vaste chantier, le redéploiement des services de police nationale et des unités de gendarmerie entre 2002 et 2006, ont-elles eu l’impact attendu ?

Stabilité des effectifs
Premier enseignement à tirer : le nombre de policiers et gendarmes, hors personnel administratif technique ou scientifique, a « peu varié » sur la période, atteignant 222 059 fonctionnaires ou militaires en 2008 contre 221 739 en 1998, soit une augmentation de 0,1%. Et ce, « alors même que la population française a augmenté de manière significative [+5,8% entre 1999 et 2007] et dans un contexte de radicalisation de la violence interpersonnelle » confient les auteurs.

Augmentation des charges indues
L’étude révèle en outre que si des efforts ont été engagés afin de réduire certaines tâches dites « indues », comme les activités administratives, ou de limiter les détachements et mises à disposition des personnels, d’autres tâches continuent à peser lourdement sur le potentiel mobilisable des effectifs de la sécurité publique et sur le nombre d’heures qu’ils devraient, en principe, consacrer aux missions de protection de la population.

C’est notamment le cas des charges judiciaires (police des audiences, tenue des dépôts, escortes des détenus pour soins ou présentation, comparution, extraction, transferts des détenus), qui, en équivalent temps plein, ont augmenté de 4% pour la police et de 16,8% pour la gendarmerie départementale, entre 1998 et 2008.

De même, les missions de maintien de l’ordre, qui relèvent le plus souvent de la police nationale, ont augmenté de plus de 56% sur la même période.

Au total, si l’on comptabilise l’ensemble des charges judiciaires, des gardes statiques, des détachés et mis à disposition, des maladies et maternités, des blessures en service et des formations, ce sont 11,9% des effectifs de police nationale et de gendarmerie qui sont considérés comme « indisponibles ».

Résultat : Un policier pour 753 habitants
En conséquence, selon Alain Bauer, « lorsqu’on prend le chiffre global des effectifs de sécurité publique, police et gendarmerie nationales, et que celui-ci est comparé au chiffre obtenu une fois retranchés les effectifs indisponibles et ceux nécessaires au fonctionnement normal des services [absent du terrain, ndlr], on passe du simple au double ».

Ainsi, on passe d’un policier « sécurité publique » pour 409 habitants à un pour 753 et donc près de 70 700 fonctionnaires à seulement 38 300. « Et encore, sans tenir compte des cycles de travail ou des absences pour congés », relèvent les auteurs. De même, on passe d’un gendarme pour 485 habitants à un pour 994.

Que faire ?
Partant de ce constat, les auteurs de l’étude formulent une série de préconisations, au premier rang desquelles la poursuite de « la rationalisation de l’implantation territoriale des forces de sécurité intérieure ». Et de proposer, notamment, de confier à la seule sécurité publique les agglomérations urbaines, qui constituent « la réalité géographique des nouveaux bassins de criminalité », tandis que la gendarmerie nationale prendrait la responsabilité d’assurer la sécurité publique des territoires ruraux.
 

Police municipale La FMVM mène l'enquête
La Gazette des Communes - 19/04/2010 le 20/04/2010, 12 12 57 (UTC)
 L'avenir des polices municipales, dont le rôle est revu à la hausse par le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, en cours d'examen parlementaire, suscite le débat parmi les associations d'élus. Au point que la Fédération des maires des villes moyennes vient de lancer une enquête auprès de ses adhérents en vue de dresser un état des lieux. Résultats attendus sous un mois.
 

Sécurité publique Valls, apôtre de la décentralisation
La Gazette des Communes - 19/04/2010 le 20/04/2010, 12 12 56 (UTC)
 « Faut-il décentraliser la sécurité publique ? s'interroge tout haut le député maire (PS) d'Evry (Essonne). Je n'ai pas la réponse, mais je crois aujourd'hui nécessaire de lancer la réflexion. » Une piste qui ne fait pas l'unanimité dans son parti, mais qu'il juge utile d'ouvrir à l'heure du rôle croissant des polices municipales et de la diminution des effectifs de police et de gendarmerie nationales.
 

VIDEOSURVEILLANCE A Echirolles, « les habitants des quartiers concernés nous disent qu'il y a du mieux »
Caroline Nielsen - Le Dauphiné Libéré - 14/04/2010 le 20/04/2010, 12 12 55 (UTC)
 Précurseur dans l'agglomération, la commune d'Échirolles mettait en place la vidéoprotection, à titre expérimental, dès fin 2008, dans trois secteurs de la Ville-Neuve (place Beaumarchais, La Butte et Convention).
Une décision étonnante pour une mairie communiste qui assume pleinement son choix. « Nous avons beaucoup essuyé les plâtres, non pas avec les habitants, mais avec d'autres collectivités qui, aujourd'hui, s'y mettent à leur tour. D'ailleurs nos installations sont très visitées », souligne Guy Rouveyre, premier adjoint en charge de la tranquilité publique.
« La Ville sollicite depuis des années l'implantation d'un commissariat de plein exercice pour couvrir le sud de l'agglomération (une demande que le ministère de l'Intérieur lui refuse, NDLR), explique l'élu. Considérant que les effectifs de la police nationale ne sont pas à la mesure des besoins, la Ville a doublé le nombre de policiers municipaux (13). Cela nous a également amené à mettre en place la vidéoprotection qui répond à une demande fortement exprimées des habitants des sites choisis. »
« Ça n'empêche pas les incivilités et cela ne remplace pas le renforcement de la police de proximité »

Financé à 50 % par le Fonds interministériel de la prévention de la délinquance, l'installation a coûté 134 780€ à la Ville. Mais à cela il faut ajouter quatre opérateurs derrière les écrans du centre de supervision urbaine qui veillent sur les trois sites et sur les bâtiments communaux protégés comme l'hôtel de ville ou le stade nautique.
Cette installation fait l'objet d'un accompagnement à travers la mise en place d'un comité d'éthique qui veille à ce que les procédures soient respectées. Celui-ci se compose d'élus, de bailleurs, d'habitants et de Jean-Charles Froment, sociologue.
Mais qu'en est-il un an et demi après ? « Les habitants des quartiers concernés nous disent qu'il y a du mieux, répond M. Rouveyre, mais ça n'empêche pas les incivilités et cela ne remplace pas le renforcement de la police de proximité. On sait que ce n'est pas la solution mais à un moment, il faut prendre ses responsabilités et c'est ce que la Ville d'Échirolles a fait. »
« Cette expérience donnera lieu à un bilan en fin d'année avec les habitants », conclut l'élu qui tient à préciser « qu'à l'heure actuelle, il n'y a aucun projet d'extension de la videoprotection sur la ville. »
 

Sécurité : l'UMP réclame des efforts supplémentaires
Sophie Huet - Le Figaro - 20/04/2010 le 20/04/2010, 12 12 54 (UTC)
 Nicolas Sarkozy a assisté à la prise de fonction du nouveau préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, ancien patron du Raid.

Nicolas Sarkozy a fait mardi matin un déplacement à la préfecture de Bobigny à l'occasion de la prise de fonction du nouveau préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, qui est l'un de ses proches, et l'ancien patron du Raid. «C'est un geste fort», se félicite Claude Goasguen, qui parle du nouveau préfet du 93 comme d'«un grand professionnel, qui sera opérationnel à plein temps pour rétablir la sécurité». Le député de Paris, qui anime à l'Assemblée un groupe de travail sur les statistiques de l'immigration, espère que Nicolas Sarkozy nommera par la suite un secrétaire d'État à la Sécurité «pour donner un signe tangible aux Français».

Jean Leonetti, le premier vice-président du groupe UMP, estime aussi que la sécurité «est l'un des fondamentaux» qui ont contribué à l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Élysée en 2007. Mais le député maire d'Antibes (Alpes-Maritimes) rappelle aussi que «la politique des banlieues ne se résume pas à la politique sécuritaire» et qu'«en période de crise, il faut des mesures fortes en matière économique et sociale». Jean Leonetti pense également que la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne devrait pas s'appliquer de façon rigide aux effectifs de police «car on va arriver à un seuil au-dessous duquel on ne pourra pas descendre».

Premier adjoint au maire de Cannes, David Lisnard (UMP) estime que la sécurité représente «un double enjeu: un enjeu de qualité pour les habitants, et un enjeu de compétitivité pour le tourisme d'affaires». Dans cette ville pilote en matière de vidéosurveillance, David Lisnard insiste: «Il faut des uniformes dans la rue. La police doit être gérée par l'exécutif, pas par les syndicats.» C'est aussi l'avis de Philippe Gosselin, député UMP de la Manche, qui demande au gouvernement à «revenir à une vraie police de proximité». «Il faut une présence policière visible dans les rues», assure l'élu UMP, qui juge que «l'arsenal répressif existant est suffisant».

Jean-Paul Garraud, tout comme David Lisnard, estime qu'il faut «s'attaquer à l'économie souterraine des banlieues, en particulier au trafic de drogue». Le député UMP de la Gironde juge que la police doit «infiltrer des réseaux de trafiquants et amplifier les mesures préparatoires d'enquête pour arrêter les trafiquants». Autre partisan d'une politique dure en matière de lutte contre la délinquance, Philippe Meunier (Rhône) demande au gouvernement deux mesures. «Il faut que les peines soient appliquées. Il est inacceptable que les personnes condamnées pour violences n'aillent pas en prison sous prétexte qu'elles peuvent perdre leur travail. Les magistrats sont trop indulgents.» Autre demande du député UMP du Rhône: «L'expulsion des étrangers condamnés à de la prison ferme, après avoir purgé leur peine.»

«Priorité des Français»

Président du conseil général du Loir-et-Cher, Maurice Leroy (Nouveau Centre) est sur la même ligne: «La sécurité est l'une des priorités des Français. Arrêtons de légiférer en permanence, et prenons garde à la grogne sourde qui règne chez les gendarmes, car ils s'interrogent vraiment sur leur mission.» «Ils ont besoin d'être rassurés au plus haut niveau de l'État», affirme le député centriste.

À l'inverse, la villepiniste Marie-Anne Montchamp (Val-de-Marne), qui représente un autre courant au sein du groupe UMP, considère que «l'État sécuritaire laisse les Français sans perspective» et plaide pour «un meilleur traitement des délinquants psychiatriques en rupture de soins».
 

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